Analyse Approfondie
1. Objectif et Proposition de Valeur
Centrifuge connecte la finance traditionnelle à la DeFi en tokenisant des actifs réels (RWA) tels que des factures, des créances commerciales ou des bons du Trésor américain. Les entreprises peuvent utiliser ces tokens comme garantie pour obtenir des prêts via des plateformes comme Tinlake, un protocole de prêt DeFi. Cela réduit la dépendance aux banques classiques et offre aux investisseurs des rendements stables, non liés à la volatilité des cryptomonnaies. Des partenariats récents, comme le fonds CLO tokenisé à 1 milliard de dollars de Janus Henderson, illustrent son rôle dans l’adoption institutionnelle de la finance sur blockchain (Centrifuge Docs).
2. Technologie et Architecture
Initialement développé sur Polkadot pour sa scalabilité, Centrifuge est passé en 2025 à un protocole compatible avec la machine virtuelle Ethereum (EVM). Sa mise à jour V3 permet l’interopérabilité multichaîne (Ethereum, Base, Avalanche) grâce à Wormhole, facilitant la gestion d’actifs à travers plusieurs blockchains. Le protocole utilise la norme ERC-7540 pour assurer la compatibilité avec la DeFi, permettant à des actifs tokenisés comme les bons du Trésor (JTRSY) ou des fonds basés sur le S&P 500 de s’intégrer facilement à des plateformes comme Aave (Centrifuge on X).
3. Tokenomics et Gouvernance
Le token CFG est le jeton de gouvernance, migré vers Ethereum en tant qu’ERC-20 en mars 2025. Les détenteurs votent sur les mises à jour du protocole, la structure des frais et l’allocation du trésor DAO. L’offre totale est limitée à 675 millions de CFG, avec une inflation annuelle de 3 % destinée à financer le trésor de la DAO. Les anciens tokens (Substrate CFG et WCFG) sont progressivement retirés, la migration étant ouverte jusqu’au 30 novembre 2025 (Centrifuge Migration Guide).
Conclusion
Centrifuge redéfinit la gestion d’actifs en combinant la finance institutionnelle avec l’efficacité de la DeFi, grâce à une infrastructure multichaîne qui permet de tokeniser tout, des factures aux indices boursiers. À mesure que le protocole se développe, la question reste : comment son architecture ouverte va-t-elle concilier conformité réglementaire et innovation décentralisée ?